Pour beaucoup, choisir son chien dans un « bon » élevage semble évident. Mais quels sont réellement les enjeux ? Un élevage éthique, c’est avant tout :
À l’inverse, un élevage négligent, ou animé par la seule rentabilité, expose le chiot à des troubles du comportement, à des soucis de santé, et à un stress difficile à rattraper ensuite. Selon la SCC (Société Centrale Canine), 60% des abandons surviennent dans les deux premières années, souvent à cause de troubles comportementaux mal identifiés ou d’une mauvaise adaptation initiale.
Les plateformes de petites annonces regorgent d’offres parfois douteuses. Certains indicateurs doivent immédiatement vous alerter :
Savoir reconnaître ces signes, c’est déjà se prémunir contre de futures désillusions, voire des pratiques illégales. En France, la loi exige que tout chiot vendu soit identifié et âgé d’au moins huit semaines (Code rural).
Sur place, laissez vos sens vous guider : l’observation (et parfois l’odorat !) est votre meilleur allié. Voici les points essentiels à vérifier.
Un rapide test : donnez-vous 30 minutes d’observation sans intervenir. Comment les chiots interagissent-ils entre eux, comment réagissent-ils à la présence humaine ?
La période de 3 à 12 semaines, dite période de socialisation primaire, est cruciale : un chiot isolé durant cette phase développera davantage de troubles anxieux, de peurs, voire d’agressivité, toute sa vie (étude Scott & Fuller, 1959 ; cf. Journal of Veterinary Behavior).
Un éleveur de confiance proposera soumis et pedigrees, expliquera pourquoi il a choisi tel étalon, et ne cache pas un historique d’éventuels soucis de santé.
N’hésitez pas à tester sa réactivité par email ou téléphone ; méfiez-vous d’un vendeur difficilement joignable une fois le paiement effectué.
Rencontrer l’éleveur, c’est établir un échange. Certaines questions permettent de jauger immédiatement le sérieux de l’interlocuteur :
Un éleveur sérieux sera ravi de parler de son métier, de ses choix de mariage, des réussites et même des échecs passés, jamais uniquement des « qualités » commerciales de ses chiots. La transparence sera totale sur les petits défauts éventuels, la gestion des retours, les garanties.
Faire confiance à un élevage, c’est s’inscrire dans une démarche sur le long terme. Il faut parfois patienter plusieurs mois avant de voir une portée disponible. Préférez cette attente à une adoption hâtive : dans 80% des cas de troubles graves chez le chien adulte (anxiété de séparation, destruction, phobies), des facteurs précoces liés à la socialisation ou à la génétique sont mis en cause (étude IFCE, 2021).
Conseil bonus : conservez une trace écrite des échanges (emails, annonces, documents), en cas de dysfonctionnements ou de questions postérieures à l’achat.
Choisir un bon élevage, c’est aussi accepter de (se) poser les bonnes questions, et de donner le temps nécessaire aux recherches. Il n’existe pas de recette magique, mais de vrais critères pour détecter le sérieux, l’engagement, et la passion qui font la différence.
Un bon élevage canin ne brille ni par un marketing léché, ni par la promesse de « chiots livrés sans attente », mais bien par une attention portée à chaque être vivant, et à chaque famille. Prendre le temps de bien choisir, c’est garantir le bien-être de son futur compagnon… et offrir à sa propre famille une aventure canine équilibrée et heureuse.
Retrouvez d’autres conseils, fiches pratiques et guides pour bien accueillir et éduquer votre chien dans la rubrique adoption du Guide Canin du Quotidien.
| ICAD – Chiffres de la filière canine en France, rapport 2022 |
| SCC – Enquête sur les abandons 2021 |
| IFCE – Comportements à risque chez le chien, 2021 |