Acquérir un chien de race ne se résume pas à choisir un animal sur photo ou à tomber sous le charme d’une petite annonce séduisante. C’est un acte encadré, qui met en jeu la santé et le bien-être du chien mais aussi la sécurité de l’acheteur et le respect de lois strictes. En France, chaque année, plus de 80 000 chiens de race sont inscrits au Livre des Origines Français (LOF), selon la Société Centrale Canine (SCC). Ce chiffre, qui traduit la passion des Français pour les chiens de race, incite aussi de nombreux vendeurs frauduleux à profiter de la demande.
Outre le risque d’escroquerie, adopter illégalement expose à des animaux potentiellement malades (absence de sélection sanitaire), à la déception (chiens « type race » non reconnus) et même à des sanctions (amendes pour l’acheteur en cas de non-respect de la législation sur l’identification, la traçabilité ou l’importation d’animaux). Par ailleurs, soutenir un circuit illégal, c’est alimenter la souffrance animale : conditions d’élevage indignes, séparations précoces, ou encore défauts génétiques non contrôlés.
Respecter ces exigences, c’est protéger votre futur compagnon, et éviter d’alimenter un marché illégal, source de souffrance animale et d’ennuis juridiques pour l’adoptant.
L’élevage professionnel et familial reste le point de départ privilégié. En France, un éleveur doit posséder un numéro SIREN s’il vend plus d’un chiot par an, et être déclaré auprès de la chambre d’agriculture (source : LeBoeuf.net). Un éleveur fiable :
Astuce : Un éleveur qui accepte de vous livrer le chiot à domicile sans jamais vous laisser voir l’élevage n’est généralement pas fiable.
Pour certains, trouver un chien de race via une association dédiée ou un club de race constitue une alternative intéressante et éthique. Ces associations recueillent parfois des chiens de race abandonnés (après divorce, décès, etc.) ou issus de saisies. L’adoption y est bien souvent synonyme de sauvetage, dans le respect de la légalité : identification, certificat vétérinaire, historique connu. Les clubs de race, reconnus par la SCC, relaient parfois des annonces sérieuses, notamment pour des chiens adultes à replacer.
Un particulier peut vendre des chiots issus d’une portée unique par an, mais il doit, depuis 2016, s’enregistrer auprès de la chambre d’agriculture, proposer des chiens identifiés, vaccinés, accompagnés d’un certificat vétérinaire et, pour une race reconnue, d’un certificat LOF. Là aussi, la vigilance s’impose : exigez toujours les papiers et rencontrez les animaux sur place.
La vente de chiens de race en animalerie est strictement encadrée : seuls les animaux identifiés, âgés de plus de 8 semaines, vendus avec papiers et pedigree, peuvent être proposés. Néanmoins, selon la Fondation 30 Millions d’Amis, ce mode d’acquisition tend à disparaître depuis janvier 2024 : la vente de chiens et de chats en animalerie y est désormais interdite. Les foires et marchés restent risqués : manque de suivi, traçabilité douteuse, origine étrangère parfois illégale.
Inversement, méfiez-vous des annonces racoleuses, des prix étrangement bas (un chiot LOF coûte en moyenne de 1200€ à 2500€, selon la race et les tests pratiqués : source SantéVet), de l’absence de SIREN pour des ventes multiples, ou encore des promesses de « pedigree non inscrit ».
La cession, même d’un chien adulte, reste soumise aux mêmes règles : identification, certificat vétérinaire récent, et, pour la mention « de race », présentation du certificat LOF. Plusieurs options existent :
Importer un chien de race depuis l’étranger expose à de nombreux risques et à une réglementation pointue :
Attention : l’achat en ligne (chiots envoyés par transporteur) est à prohiber, les fraudes sont nombreuses, et les conditions de transport sont souvent sources de stress et de souffrance pour l’animal (La Croix).
Adopter un chien de race, c’est répondre à un rêve, certes, mais c’est surtout devenir l’acteur d’une chaîne vertueuse : lorsqu’on choisi la légalité, la transparence, on privilégie la santé, le bien-être, et on soutient une sélection responsable et respectueuse. En se dotant de ces repères, chaque maître contribue à bâtir un avenir meilleur, pour tous les chiens. Car comme le dit la sagesse populaire : la confiance n’est jamais un dû, elle se gagne — et rien ne la construit mieux que la connaissance et la vigilance.