On estime que près de 100 000 chiens sont abandonnés chaque année en France (source : Fondation 30 Millions d’Amis). Face à ce constat, beaucoup de particuliers cherchent des solutions alternatives : donner ou revendre leur animal plutôt que de l’abandonner en refuge.
Une étude réalisée en 2021 par la Fondation Brigitte Bardot révèle que plus de 30 % des cessions de chiens effectuées hors cadre professionnel concernent des chiots de moins de trois mois.
Adopter chez un particulier est légal en France, mais la loi fixe un cadre strict pour limiter les dérives. Depuis 2016, toute cession (vente ou don) d’un chiot ou d’un chien doit respecter plusieurs obligations, même pour un particulier.
Ignorer ces mesures expose le particulier à une amende pouvant aller jusqu’à 750 € (source : Service-Public.fr). Depuis 2022, la loi protège davantage les animaux en interdisant la vente de chiots en animalerie et en renforçant le contrôle des annonces en ligne – un pas vers meilleure traçabilité.
Certains points de vigilance permettent de limiter les désillusions et de protéger à la fois l’animal et la famille d’accueil.
| Critère | Adoption chez un particulier | Refuge / SPA | Éleveur professionnel |
|---|---|---|---|
| Prix | Variable : souvent moins cher ou gratuit (hors frais vétérinaires) | Frais d'adoption de 150 à 300 € en moyenne (source : SPA) | De 800 à 2000 € selon races et élevage (source : SCC) |
| Garantie sanitaire | Aléatoire, dépend du sérieux du particulier | Bilan vétérinaire systématique, vaccination, identification | Contrôle vétérinaire régulier, suivi des lignées |
| Accompagnement | Peu ou pas de conseils d’intégration ou d’éducation | Échanges sur le caractère, post-adoption assurée | Conseils sur la race, éducation, parfois stages chiot |
| Origine / race | Origine parfois floue, nombreuses portées croisées | Mélange de races et d’âges | Chien de race avec pedigree, historique connu |
| Risques comportementaux | Variable en fonction de la socialisation précoce | Historique souvent vérifié, suivi possible | Travail de socialisation actif chez l’éleveur |
Élodie, Bas-Rhin : “Nous avons adopté Flash, croisé berger, chez une famille voisine. Les chiots étaient dans la cuisine, la mère en liberté, ils jouaient ensemble. Les petits avaient huit semaines révolues, pucés avec un carnet à jour. Nous avons gardé contact avec la famille pour échanger photos et conseils, c’était rassurant.”
Jérôme, Strasbourg : “J’ai récupéré un labrador via une annonce sur un réseau social. Il était non identifié, ni vacciné, donné à 6 semaines ‘parce que la mère fatigait’. Au final, le chiot souffrait de troubles digestifs et d’anxiété. La mère était reléguée à l’extérieur, jamais vue. Résultat : plusieurs visites vétérinaires et un travail d’éducation intensif pour rattraper la socialisation manquée.”
Souvent, adopter chez un particulier apparaît comme une solution rapide pour répondre à un coup de cœur ou à une opportunité. Pourtant, il ne faut jamais sous-estimer l'importance de la préparation, de l’échange avec le cédant, et de la vérification de tous les documents. Un chien n’est pas un bien de consommation, c’est un compagnon de vie dont le bien-être dépend largement du soin que l’on prend à l’accueillir correctement.
Pour ceux qui recherchent une expérience plus encadrée, les refuges, les associations ou les éleveurs sérieux restent de solides alternatives. Cela ne retire rien à la démarche d’adopter chez un particulier, à condition que chaque étape soit effectuée dans les règles, en toute transparence et avec la même exigence de bienveillance.
Adopter, c’est choisir la responsabilité, peu importe la provenance. S’informer, observer et poser les bonnes questions, c’est faire un pas de plus vers un quotidien serein avec son chien, et lui offrir — quoi qu’il arrive — les meilleures chances de s’épanouir à vos côtés.
Sources : Fondation 30 Millions d’Amis, Service-Public.fr, Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires, Société Centrale Canine (SCC), Fondation Brigitte Bardot, SPA France.