Chaque année, selon la Fondation 30 Millions d’Amis, on recense entre 100 000 et 120 000 animaux abandonnés en France, dont une majorité de chiens (source : 30 Millions d'Amis). Rien qu’en période estivale, près de 60 000 abandons ont lieu, posant un défi colossal pour les refuges, principalement la SPA et les associations indépendantes.
Les causes de ces abandons ? Elles varient mais on retrouve souvent :
Derrière chaque chien abandonné, il y a une histoire. Adopter en refuge, c’est offrir une seconde vie à l’un d’entre eux — mais c’est aussi un engagement exigeant, où chaque détail compte.
L’image de “la bonne action” colle souvent à l’adoption en refuge, mais ses bénéfices dépassent largement la seule dimension morale :
L’adoption réussie, ce n’est pas un conte de fées pour autant. Il existe des défis, parfois méconnus, qu’il vaut mieux anticiper pour que le projet se déroule sereinement :
Cependant, avec de la préparation et un accompagnement sérieux, la vaste majorité des adoptions devient une belle réussite.
Adopter en refuge, c’est avant tout un engagement à long terme (10 à 15 ans en moyenne pour un chien). Pour mettre toutes les chances de votre côté, voici quelques étapes essentielles à respecter :
Adopter un chien “abandonné” ne veut pas dire adopter un chien “à problème”. Voici quelques préjugés démontés par l’expérience quotidienne des professionnels :
| Préjugé | Réalité |
|---|---|
| Les chiens de refuge sont agressifs ou imprévisibles | La plupart sont victimes de situations indépendantes de leur volonté. Beaucoup n’ont jamais eu de souci comportemental grave et ont subi une séparation douloureuse. |
| On ne sait jamais d’où ils viennent, c’est risqué | Les refuges sérieux effectuent un bilan de santé, évaluent le tempérament, et informent sur d’éventuels traumatismes ou besoins spécifiques. |
| Ils sont âgés, les jeunes chiens n’existent pas en refuge | Chaque année, des portées entières sont abandonnées, des chiots ou jeunes adultes attendent une famille (environ 18% des chiens en refuge sont âgés de moins de 2 ans selon la SPA) |
| Adopter un chien de refuge, c’est forcément compliqué | Le taux de succès de l’adoption, avec un bon accompagnement, est comparable à celui des adoptions traditionnelles. La majorité des familles témoignent d’un attachement profond et durable. |
Il existe en France différents types de structures qui accueillent et proposent des chiens à l’adoption :
Quel que soit votre choix, vérifiez toujours :
Émilie, éducatrice canine, se souvient de Rox, un croisé berger de 8 ans, adopté après 15 mois de refuge. Dès la première semaine, il a détruit la porte d’entrée et s’est montré anxieux. Après deux mois de patience, de conseils adaptés et de balades régulières, Rox a repris confiance et s’est révélé un compagnon loyal. D’après une enquête de la SPA menée en 2022, plus de 82% des adoptants se déclarent “très satisfaits” de leur adoption six mois après, y compris ceux ayant rencontré des difficultés d’adaptation.
Le défi n’est donc pas d’éviter la difficulté, mais d’être prêt à la traverser avec de bonnes ressources.
Vous hésitez encore ? D’autres alternatives permettent d’apporter votre pierre à l’édifice, même sans adopter :
Choisir d’adopter un chien en refuge ou à la SPA, c’est s’engager sur un chemin unique, jalonné d’imprévus mais aussi de joies souvent inespérées. Les défis existent — mais avec un peu de préparation et un accompagnement sérieux, ils deviennent des étapes vers une relation forte et harmonieuse.
Au-delà du geste pour le chien, l’adoption en refuge a un impact concret sur la société : chaque adoption libère une place et donne de l’espoir à un autre animal. Les chiens de refuge ne cherchent pas à être “sauvés”, seulement aimés et compris. Si l’aventure vous tente, ne foncez pas tête baissée : renseignez-vous, questionnez, rencontrez les professionnels. Car une adoption réfléchie sera toujours la plus belle des histoires — pour vous comme pour lui.