Avant tout, pour adapter son approche éducative, il est indispensable de tenir compte du développement cognitif, émotionnel et comportemental du chien. Un chiot traverse différentes phases clés qui façonnent durablement son comportement.
Le chiot évolue très vite au fil des mois :
Selon une étude du vétérinaire Stanley Coren publiée dans “Psychology Today”, c’est entre 3 et 12 semaines que le chiot est le plus réceptif à l’apprentissage social (source : Psychology Today). Une mauvaise ou une absence de socialisation durant cette fenêtre peut entraîner des peurs ou des troubles comportementaux parfois très difficiles à rattraper une fois adulte.
À l’âge adulte, le développement du cerveau et des comportements stabilise le tempérament du chien, mais ne le fige pas : il apprend toute sa vie ! Cependant, ses réactions sont davantage influencées par ses expériences passées, bonnes ou mauvaises, et sa capacité à s’adapter à de nouveaux apprentissages dépend du vécu accumulé.
Les apprentissages passent principalement par le jeu, le renforcement positif (friandises, caresses, félicitations) et des séances courtes pour respecter la capacité d’attention du chiot.
Avec un adulte, on démarre rarement de zéro. Il faut d’abord observer l’histoire du chien :
Sources : American Veterinary Society of Animal Behavior (avsab.org), PLOS ONE, Stanley Coren
Imagine deux familles : chez l’une, un chiot golden retriever arrive à 2 mois. Il découvre la rue, les humains masqués, le téléphone qui sonne, les vélos ; on félicite les petits succès, on rencontre un maximum d’amis canins, et surtout, on reste bienveillant devant les bêtises (chaussettes machouillées, pipi oublié). Ici, l’éducation est un tissage minutieux, fil par fil, d’abord dans un environnement maîtrisé, puis au fil des rencontres.
Chez l’autre, un berger adulte adopté en refuge n’a jamais appris le rappel et craint la main tendue. Il faudra mettre en place une routine structurante, créer d’abord des points de repère quotidiens, et avancer “grain de sable par grain de sable”. On commence par renforcer le regard, puis une simple marche avec longe, avant de s’essayer à des rappels sur de très courtes distances, félicités généreusement.
L’éducation d’un chien, chiot ou adulte, réclame souplesse, observation et adaptation. Si éduquer un chiot, c’est écrire sur une page blanche, l’éducation d’un adulte exige parfois de gommer ou de réécrire l’histoire. Les deux aventures sont précieuses et, à tout âge, il est possible – et souhaitable – d’apprendre ensemble. Le secret ? De la gentillesse, de l’humilité, et le plaisir partagé d’avancer pas à pas !